C’est une souffrance tendineuse du tendon résultant d’une inadaptation du tendon aux contraintes sportives ou professionnelles subies. Le tendon est la terminaison d’un muscle permettant son insertion sur l’os. Il transmet ainsi la force musculaire au squelette, entraînant la mobilisation des articulations. Il possède de plus des propriétés élastiques qui lui permettent de moduler l’action du musculaire et diminuent ainsi le risque de rupture.
Au niveau du genou, les tendinites peuvent toucher le tendon rotulien (tendinite rotulienne) et le tendon quadricipital (tendinite quadricipitale). On peut voir également des tendinites sur les tendons des muscles de la cuisse qui viennent s’insérer à la face interne du tibia sous le genou (tendinite de la patte d’oie).
Enfin, le syndrome de la bandelette ou de balayage du fascia lata ou syndrome de l’essuie-glace vient compléter le tableau pour les tendinites de la face externe du genou.
Plusieurs causes sont décrites :
- Les tendinopathies par traction : ce sont celles que l’on rencontre le plus fréquemment au niveau du genou. Elles peuvent survenir de manière brutale, sur une impulsion, un mouvement puissant, ou, de manière progressive, sur des mouvements répétitifs : freinage, sauts, impulsion, effort de poussée. C’est l’apanage des sports avec pratique plus intensive ou plus prolongée.
- Les tendinopathies par frottements ou compression : des frottements ou des balayages répétés, débouchent le plus souvent sur une souffrance de l’enveloppe située autour du tendon (ténosynovite) ou de l’atteinte des structures de glissement (bursite). Le cas le plus typique est le syndrome de balayage du tenseur du fascia lata.
- Les tendinopathies par choc direct : elles sont beaucoup plus rares, se rencontrent volontiers dans les sports de contact. Les lésions sont variables, suivant le type d’agent vulnérant. On peut rencontrer des lésions péri tendineuses, intra tendineuses, au niveau du corps ou de l’insertion du tendon. La pathologie du tendon est le plus souvent en rapport avec une rupture de quelques fibres tendineuses. Dés que cette lésion s’est produite, l’organisme met en marche des processus de cicatrisation.
La tendinite se traduit par une douleur sur le trajet du tendon ou sur son insertion osseuse. Elle peut entraîner l’arrêt du mouvement et est volontiers déclenchée par un geste répétitif nocif.
Il existe 4 stades évolutifs (Blazina) :
- Stade 1 : douleur apparaissant à la fin d’un effort prolongé ou intense et disparaissant au repos
- Stade 2 : douleur apparaissant dès le début de l’activité, et disparaissant à « chaud », pour réapparaître à la fin
- Stade 3 : douleur permanente , pendant et après l’exercice, limitant les performances, et pouvant à l’extrême rendre impossible la pratique sportive
- Stade 4 : rupture du tendon
Une tendinite peut durer plusieurs jours à plusieurs mois voire années en fonction des circonstances et de l’attention que l’on y porte.
Le diagnostic est essentiellement clinique. La douleur est retrouvée à la palpation du tendon, à l’étirement de celui-ci, mais aussi à la contraction contrariée du muscle relié au tendon. On peut retrouver une raideur du genou par rétraction musculaire du quadriceps.
Des radiographies peuvent être réalisées et ne servent qu’à éliminer une autre lésion ou un autre diagnostic. Elles peuvent montrer parfois des calcifications tendineuses.
L’échographie et l’IRM restent les examens de référence. Ils permettent de préciser l’atteinte exacte du tendon et sa localisation (bourse, insertion, corps du tendon ou gaine).
Il repose sur le repos et la correction du facteur favorisant (modification de l’entrainement ou de la technique d’entrainement). Contrairement à ce que l’on a longtemps pensé, la mise au repos complète d’un tendon qui présente une souffrance tendineuse, n’est pas forcément une bonne chose. Au contraire, une activité bien dosée et contrôlée améliore la qualité de la réparation tendineuse. A l’opposé, une reprise trop précoce des activités sur un tendon fragilisé, peut alors être péjorative.
La physiothérapie antalgique et les ultrasons sont souvent efficaces.
Une prise en charge ré-éducative a toute sa place associant massages transverses profonds, technique d’étirements, et renforcement musculaire excentrique (technique de Stanish).
Les ondes de choc extracorporelles peuvent être réalisées, technique douloureuse mais pas toujours efficace.
Un traitement anti-inflammatoire, soit par voie générale (comprimé), soit par voie locale (pommade ou gel), peut être efficace en cas de ténosynovite (épanchement dans la gaine du tendon) ou de bursite associée.
Dans tous les cas, la reprise sportive ou de l’activité professionnelle ne sera reprise qu’après disparition complète des douleurs, et jamais avant la sixième semaine.
Le traitement chirurgical est envisagé qu’après échec du traitement médical, après au moins 3 à 6 mois d’évolution, sur des tendinopathies invalidantes de stade 3, ou sur des tendinites avec kyste, calcification ou nodule. Il consiste en un peignage du tendon, avec excision des zones lésées. On peut y associer un geste de résection de la pointe de la rotule. L’appui est immédiat dans les suites avec protection par une attelle genouillère amovible durant 3 à 4 semaines. La rééducation est immédiate. La reprise des activités sportives se fait progressivement entre le quatrième et le sixième mois, avec environ 80% de bons résultats à terme.